Dirty center

Cinq ans se sont écoulés depuis l’énormissime « Bons pour l’asile ». Les Beastie Boys français nous ont habitué à du lourd ces 10 dernières années. Trois albums, tous aussi bons les uns que les autres et un quatrième dans les bacs depuis quelques jours qui ne m’inspire rien de bon. C’est inimaginable mais bel et bien réel. Les Svinkels nous balancent une belle merde en pleine gueule après une longue absence inacceptable, au vu du travail bâclé et franchement honteux qu’ils s’apprêtent à défendre pour la nouvelle tournée. Les MC ont visiblement misé sur la musique et laissé de côté les textes, le temps d’un album pourtant attendu. Nous connaissons les Svinkels pour leur irrésistible sens de l’écriture et leur personnalité hors du commun. Le Svink a effectivement fait le tour du franchouillard alcoolique et pervers pour renouveler sa musique sur des airs grand public. Ils tombent tout droit dans les clichés rap insupportables et faciles « Dirty centre » au point de perdre leur crédibilité. Les textes sont donc sans consistance, alors je vous laisse imaginer du Svinkels démuni de tout texte. Oubliez la subtilité des premiers jours et laissez vous abrutir par cette logorrhée dans la plus pure tradition, sur un fond de cheap music « Du PQ (pour mon trou-trou) ». « Dirty centre » n’est rien d’autre qu’une belle diarrhée irritante pour nos oreilles, cette fois-ci. Il n’est absolument pas dans la continuité mais pas tout à fait incohérent pour autant. Les thèmes favoris « Le blues du tox », « Tout nu yo ! » reprennent du service mais sans grande conviction. Les Svinkels ratissent large sur cet album où l’excès dans la futilité, voire la puérilité, s’invitent le temps d’une dizaine de titres aux paroles inutiles. Le manque d’énergie encourage la descente aux enfers d’un groupe qui figurait dans mon top10. Recentrez-vous vite sur les anciens albums !

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