Chuck berry

Chuck Berry : son ultime concert en France Une poignée de Toulousains ont eu le privilège de voir se produire Chuck Berry, pour une ultime représentation, à la halle aux grains en ce début de semaine plutôt prometteuse. La scène est immense et encerclée par un public des plus enthousiastes. Les quatre musiciens dont Berry Junior s’installent et s’entassent au fond de la scène faisant mine de mettre au point les derniers réglages. Ces derniers se laisseront surprendre, quelques minutes plus tard, par les notes retentissantes de la rutilante guitare de Berry désaccordée. Un homme à l’énergie et l’enthousiasme si forts qu’il en oublie même d’accorder sa très chère. Des improvisations souvent fausses mais animées par un artiste authentique. Le fondateur du rock’n’roll nous prouve du haut de ses quatre-vingt ans sa passion et sa détermination. Les puristes jubilent et des cris de joie jaillissent des entrailles d’un public de retour dans les années 50/60 « Sweet little sixteen ». Tout le monde s’y retrouve, du plus jeune cinéphile Back to the future, Pulp fiction au plus…vieux. La nostalgie fait naître les souvenirs avec un premier succès « Roll over Beethoven » rappelant vaguement l’une des premières reprises d’un petit groupe de Liverpool : les Beatles. Une grosse claque dans la gueule et une mise au point pour ceux qui oublieraient l’influence et l’impact qu’ont apportés les Beatles dans l’industrie musicale grâce, bien évidemment, à la musique noire américaine. Chuck Berry à la Halle aux Grains En parfait Américain des années passées, Chuck repart consciencieusement sur les bancs du lycée « School day » décoré par de resplendissants diplômes prenant soudainement la forme de récompenses luminescentes. Sous l’effet des lumières c’est tout un personnage rayonnant, friand de postures en tout genre (notamment son légendaire « duckwalk ») qu’apparaît le pionnier du rock, encore sous l’influence vestimentaire des années 50. Chaussures cirées et pantalon patte d’eph subliment le tableau en quelques coups de pinceaux. Authenticité et générosité caractérisent cette rencontre avec le public toulousain. Berry invite le public à participer à la setlist : de nombreuses propositions voient le jour sans que l’artiste puisse y répondre. Une multitude de paramètres empêcheront le désir de certains d’échanger quelques mots complices avec l’homme de 80 ans, un brouhaha mêlant confusion et troubles auditifs. Ajoutez-y l’accent du sud suant ses quelques notions d’anglais. School day. En guise de bouquet final, après avoir épuisé son répertoire riche en succès « You never can tell », « Meybelline » et après avoir sublimé la salle par sa voix plus que jamais à la hauteur, Chuck Berry invite sur scène tous ceux qui le souhaitent pour un dernier déhanchement auprès de l’idole des jeunes.

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