John Mayll

La soirée est sur le point de débuter. Dans le hall s’entassent un tas de fans. Ils discutent autour d’un verre avec une obsession commune, John Mayall sur la scène de la salle Valentré. Nous devons cette belle rencontre aux organisateurs du festival de blues de Cahors qui vont et viennent décidés à superviser un spectacle sans incident. Une petite mise en bouche avec la programmation, encore secrète, du mois de juillet/août. En effet, quelques informations ont été accordées notamment la venue de Canned Heat, groupe mythique des sixties. C’était pour être franc le deuxième sujet de conversation. Afin d’être fixé et pour continuer de rêver éveillé, rendez-vous sur http://www.cahorsbluesfestival.com/ Les organisateurs ont réussi leur pari puisque la population locale s’est déplacée. Les Anglais, ayant fortement peuplé nos campagnes depuis ces dernières années, sont bien évidemment de la fête et cela aurait été le moment idéal pour récupérer nos belles maisons en pierre (sic !). Les rumeurs, au fil des discussions, ont cependant pris le dessus. Les musiciens nous tiennent en haleine tout au long du show. Les notes de la guitare résonnent et planent au-dessus de nos têtes comme si le toit laissait entrevoir le ciel étoilé dans cette petite salle devenue le temps de quelques chansons une rue étroite, pleine de souvenirs. Les artistes sont en osmose, les doigts se défoulent et escaladent une à une les frettes de leurs chères guitares. Quatre monstres tout en décontraction. Le guitariste laisse entrevoir quelques sourires en coin lorsque sa guitare se met à parler sous l’œil attentif et réjoui du tôlier. John, multi-instrumentiste, laissera parfois ses pulsions prendre le dessus et rejoindre les envolées du guitariste. Un duel de taille. John Mayall La légende du blues interprète ses succès et nous amène en voyage à travers ses compositions. Le rythme s’engouffre dans nos cœurs encore purs qui n’attendaient qu’une chose, un souffle nouveau, un souffle de bien-être procuré par cet instrument enivrant : l’harmonica. Pour preuve, les notes s’enflamment et le souffle du chanteur laisse de marbre sur « The laws must change » ou encore sur le fameux « Room to move ». La voix chaude du chanteur rappelle avec nostalgie ces années bénites, les sixties. De nombreux titres se sont enchaînés, citons les plus marquants : « Congo square », « Accidental suicide », « Wake up call » ou bien encore « Prisons on the road ». Le dernier rappel de la soirée se fera devant un artiste, un seul, John Mayall, sans oublier son clavier à qui l’on doit « Boogie albert ». Le perfectionnisme de l’artiste donnera une autre dimension à ce titre, magnifiquement interprété et d’une précision époustouflante. Comme si le blues faisait partie intégrante de notre culture, le public est excité à l’idée de découvrir chaque titre. Certains se laissent aller et envoient quelques « Yeah ! » et autre « allright » devant ce spectacle au son parfait. Nous sommes envahis d’émotions diverses et en plein dans leur univers qu’ils ont su planter dès les premières notes, si bien que chacun d’entre nous a dû, à un moment ou un autre, avoir l’impression agréable de se retrouver seul et de profiter égoïstement d’un trésor inédit. Merci à l’organisation ainsi qu’à oscartramor’s father pour cette aventure !

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