Prohom – Deuxième partie

L’ouverture d’esprit est requise ce soir avec 3 groupes venant d’horizons très différents. Une ambiance proche de celle des festivals où les programmations ne sont parfois pas toujours cohérentes et où l’on fait appel à l’ouverture d’esprit. Elle est nécessaire et c’est souvent grâce à elle que de nouvelles passions et influences apparaissent chez chacun d’entre nous. Elzef l’a parfaitement compris et en voici la preuve avec cette citation : « N’apprécier qu’un style de zic n’a ni queue ni tête puisque le style c’est la forme et la forme n’est pas le fond ». Il s’agit d’avoir « la bonne vibration ». (www.elzef.com) Hyperclean monte sur scène Hyperclean Je ne connais pas ce groupe. C’est la surprise…et quelle surprise. 5 musiciens, 2 guitaristes qui alternent chacun à leur tour guitare puis basse avec des perruques, frange plaquée et petite moustache bien laide. Le batteur m’a l’air tout à fait normal. Un pianiste se lève, s’assoit sans arrêt en tapant son clavier. Je garde le meilleur pour la fin, le chanteur légèrement fondu du bocal. Beaucoup d’humour, lorsqu’il demande au public de fermer sa gueule, mais souvent on ne comprend pas où il veut en venir et ce que ses phrases signifient. Je ne suis pas sûr qu’il le sache lui-même. C’est marrant mais ça devient vite agaçant. Instrumentalement c’est bien, original. Ils ont un son propre à eux si vous préférez. Côté chant, comme je vous l’ai dit, le chanteur en fait des tonnes. Le pied du micro tombe, est projeté. Le chanteur saute partout et tourbillonne sur lui-même au lieu de se concentrer sur le chant donc sur sa voix. Cette attitude est totalement justifiée sur certains de leurs morceaux vraiment débiles mais pour le reste !? Je m’explique. Je pense qu’il y a du potentiel mais le public est tellement bouche bée devant les acrobaties du chanteur, que le spectateur n’a pas envie de s’attarder sur les textes. Certains ont apprécié puisqu’ils se sont rués sur le stand. Je pense que comme toute nouvelle chose, il faut un temps d’adaptation donc le seul remède reste encore d’écouter au calme l’album qui sort début mai avant de se faire une idée définitive. Alors il ne vous reste plus qu’à ouvrir votre esprit. C’était la boom à qui ? Le concert est sur le point de commencer. Les derniers petits réglages se font entendre notamment celui de Philippe ou plutôt de sa Fender. Il adore se faire remarquer celui là. Ca y est c’est parti, les quatre potes sont sur scène à leur place respective. Leur terrain de jeu est délimité avec Manu sur la droite. Il n’est pas seul rassurez-vous, ses petites pédales à effets le suivent partout. De l’autre côté c’est-à-dire à droite, c’est le petit nouveau avec sa basse qui a l’air exténué. Au fond c’est Yann avec sa batterie et juste à côté, les consoles de Philippe le chanteur/guitariste qui prend le plus de place bien évidemment. La salle est grande et très large. En fait, elle est censée recevoir des basketteurs mais bon on s’en fout, j’ai un ballon dans ma voiture au cas où ce serait à chier. Désormais rassuré, je me faufile doucement mais sûrement avec mon habituel sourire nerveux. Prohom L’intro à la basse se fait entendre sur « Des millions de forêts ». Une intro longue et envoûtante s’engage alors dans nos conduits auditifs avant que vienne se greffer par-dessus une voix désormais familière. La musique et les rythmes sont certes répétitifs et tournent en boucle mais pourtant on ne s’en lasse pas. C’est alors que je décide de faire mes quelques photos de façon à pouvoir profiter un max du reste du concert mais finalement ça devient vite marrant. J’essaie de me concentrer tant bien que mal quand je vois une vingtaine de jeunots qui se déchaînent et pogotent. Ouaw, s’ils commencent comme ça les jeunes ça va pas être triste. Bref, pas évident de prendre ces quelques photos devant une scène plus qu’illuminée par des décors originaux bien sûr mais aussi et surtout par les yeux de nos petits furieux. Les lights sont vraiment puissantes et réglées à la seconde près. Imaginez-vous dans un décor de métalleux ou encore en boîte de nuit pour les plus jeunes puisque je le répète, de jeunes pogoteurs apprentis stagiaires étaient présents massivement…Imaginez une boule à facettes. J’ai donc essayé de prendre quelques photos et à ma grande surprise une dizaine sont potables. Une explosion de couleurs tel un volcan en fusion, que même Kodak ne fait pas mieux. Le public est bien déchaîné, des filles, des garçons…euh…des garçons avec des robes de fille. Une très bonne ambiance ou plutôt une ambiance bon enfant. La prochaine fois les gars prévoyez un sample des Marcel. Vous avez le choix entre la boom à Cindy ou encore le remix de la boom en guise d’intro. Non, je suis super surpris et super heureux de cette ambiance, c’est la première fois que je vois un public aussi boulégant sur les dates de Prohom et c’est normal parce qu’à Figeac on n’est pas figé ! La magie de la chanson est belle et bien passée, le public est sous le charme. J’aperçois même un jeune en face de moi qui chante du début à la fin sans se soucier de ce qui l’entoure. Pas besoin d’attendre deux plombes pour se mettre dans l’ambiance. Le second titre retentit et les cris aussi. Des cris aigus et perçants tels des groupies devant un groupe de boys band…Mais en plus velu, n’est-ce pas Manu ?! Le public est super attentif. Ca va être dur de les rassasier. Ca fait plaisir à entendre. « De face ». C’est bel et bien là que les premiers slams sont apparus avec une vraie envie de…de se faire mal ! Que sais-je. Philippe est mort de rire. Le son est super bon. C’est super agréable d’entendre vibrer la basse et la batterie dans cette salle insonorisée. Imaginez un peu le refrain de cette chanson avec un son parfait et ses guitares l’accompagnant. Magnifique. Tout comme la fin du titre d’ailleurs, deux bonnes minutes instrumentales sans artifice avec guitares, basse et batterie pour une improvisation unique sous le regard attentif des Figeacois. Ca bouge toujours autant devant et ça sent bon. Ouai y’a pas mal de filles qui sont présentes et qui ne rêvent que d’une chose c’est de monter sur scène. Les lumières sont plus que jamais là. Toutes les couleurs y passent et nous plongent dans un autre univers, celui de Prohom. Parfois dans l’obscurité pour aborder des textes durs avec des musiques mélancoliques et seulement des silhouettes musiciennes, parfois des textes plus légers sur des lights éblouissantes et vivantes. C’était juste une « Mise en bouche ». Les choses continuent avec ce titre très bien voire trop bien rodé. Qui n’a pas chanté ou fredonné ?! « Humain » est le prochain titre sur la liste expliquant ainsi le comportement de certains. J’me comprends. Et ouai pas de soirée déconne sur la scène mais plutôt dans le public avec des falsars en l’air, des slips par ci, des Vans par là. Ouai, j’étais un des rares à pas avoir de grosses Vans. Je me suis senti seul à quelques moments. Il est donc temps de laisser place au rock’n’roll sur ce nouveau titre. Manu est là pour apporter son « soutien vocal » et place un effet « Funk » juste avant les refrains. Le public est reconnaissant et il est impossible de le tromper. Les slams se succèdent mais ne se ressemblent pas. Le moins qu’on puisse dire c’est que cela ne manque pas d’originalité. Enfin j’me comprends. A bout de bras, à bout de force les filles s’efforcent de réceptionner les slammeurs qui finissent par s’échouer brutalement par terre. Après plusieurs tentatives désastreuses et une paire de lunettes en miette, les filles décident de prendre le relais sur « Compte pas sur moi ». Philippe ne se laisse pas déconcentrer par les ahuris mais se sent obligé entre deux vers de dire « tu vas te faire mal, tu va te faire mal » avec une rapidité et une diction fulgurante. Félicitations monsieur. En effet, il est très audacieux de rajouter des paroles et tout ça « en live & direct ». La voix tremble sur la fin. Philippe est mort de rire. Prohom L’ambiance est toujours présente vous l’aurez compris. Cette ambiance est présente aussi bien dans le public que sur la scène avec des moments de complicité entre les musiciens mais beaucoup moins qu’à l’accoutumée me semble-t-il. Philippe, parfois accompagné par sa guitare se plait à nous livrer ses quelques accords avec dextérité. C’est plutôt bien pour un soit disant débutant ! Serait-il modeste ? Pour le haut niveau, la haute voltige des notes, nous avons Manu. Manu nous propose une vraie gymnastique des doigts et il n’a pas choisi l’espace Mitterrand par hasard le bougre ! « Ca oublie d’aimer » est la suivante. La chanson est menée à bien avec quelques variantes à la guitare sur la fin du titre. Le public est comblé. Le spectacle ne fait que commencer. Ils s’apprêtent à vous le prouver sur un titre « Prouvez-le moi » que vous pouvez entendre sur Europe 2. Une chanson qui déchaîne le public et qui finit par une démonstration de percutions. Se joignent à Yann, Manu et Damien pour une démonstration dans un rythme effréné au tambour pour notre plus grand plaisir. C’est indescriptible et à voir absolument. Tandis que Philippe lui devient spectateur le temps de la démo, pour permettre au trois percussionnistes de reprendre leurs esprits et pour avoir son heure de gloire (Y’a pas de raison), Philippe reprend sa place au chant tout seul comme un grand sur « Né à la place d’un autre ». Le public siffle et n’a pas l’air d’apprécier le choix de cette chanson trop triste à leur goût. Et puis on ne peut pas sauter dessus. J’ai donc eu le temps d’analyser le public et de comprendre les motivations de certains qui allument leur briquet. Sont-ils sous le charme ou veulent-ils mettre le feu ? Non, je vous rassure mes amis, aucun incendie dans la salle mais plutôt dans les frocs des d’jeuns, ou plutôt ce qu’il en reste, qui en profitent non pas pour enlacer leurs copines mais pour les bousculer ou encore leur mettre une main au cul. Excellent. Quant aux autres, ils sont comme hypnotisés, concentrés sur la voix du chanteur qui ne cesse de nous surprendre sur ce titre mais pas seulement. J’ai l’impression que sa voix est beaucoup plus mise en avant ou peut-être bien que les chansons précédemment enregistrées ne s’y prêtaient pas ?! En tout cas c’est très agréable et je me suis laissé surprendre. Les chansons des Lyonnais sont riches. Humour et réflexion au programme. La prochaine chanson pose une véritable problématique. Est-ce que les Figeacois savent prendre la pose « frime » sur un thème bien évidemment placé sous le signe de la bonne humeur. Tout le monde lève son doigt en l’air sauf quelques irréductibles buveurs de bière au bar. Pas facile avec un verre à la main. Il est temps de recruter les danseuses mais pas le temps de faire un casting c’est pourquoi sont conviées les plus motivées. C’est maintenant le moment que je vous plante le décor. Il n’en était possible autrement. 4 panneaux fluorescents qui prennent toutes les couleurs voulues au moment voulu. 4 panneaux donc 4 comédiennes, dans le cas présent en tout cas. Derrière ces panneaux, 4 silhouettes. Tout ça pour quoi ou plutôt pour qui ? Pour « Georges ». C’est parti. « Georges » a fini son show. Les filles ont du mal à quitter la scène et ne sont pas décidées à partir, en tout cas pas avant d’avoir embrassé Philippe. Ouf, c’est fait. L’exercice est réussi. Qui dit exercice dit sueur, très bonne transition pour vous parler du quart d’heure sportif qui arrive à grand pas avec 2 titres incontournables en live que vous retrouvez sur le premier opus du groupe. « Ne plus y penser » avec son passage électro/jungle. Mais à mon grand désespoir la foule ne suit plus trop. Elle est moins réceptive. Il est possible que le public ne connaisse pas encore suffisamment le 1er album (Si c’est le cas, je vous invite à le faire) ou encore qu’il soit fatigué. Vous savez à 14 ans la croissance n’est pas terminée. Ceci expliquerait-il cela ? En tout cas, ça l’a fait notamment à la basse. Ne nous arrêtons pas en si bon chemin s’il vous plait. « Le concours » de celui qui sautera le plus haut peut-être ne serait-ce que pour honorer ces titres qui ont fait et qui feront de nouveau un tour de France sans qu’on ne s’en lasse. Salle ou festival, l’esprit est le même et le résultat aussi avec un vrai objectif, celui de rendre le public heureux. Ca aurait pu être une belle conclusion pour ma review comme pour celle de la setlist (achetez le premier album et vous comprendrez) mais c’est trop facile. Ca repart encore plus fort avec « Tu es tuée » dans un effort surhumain pour finir calmement mais sûrement sur « Les gens font des gamins ». Le groupe quitte la scène et le public siffle, hurle pour continuer dans cette belle ambiance mais c’est uniquement pour laisser la place à d’autres monstres de la scène, Les hurlements d’Leo. Merci à Prohom et son staff. On se voit à Toulouse. Place au « Punk caravaning » HDL Les HDL entrent en scène devant un public venu en masse les applaudir. Le bar est désert. Quelques titres phares ont été joués ce soir avec beaucoup d’énergie. Je pense notamment à la fameuse « Lame sœur » jouée en guise d’intro. Parfois, les textes et musiques nous plongent dans la mélancolie. Autant d’émotions partagées en si peu de temps. Voilà de quoi est capable Léo. Ses textes tristes sont souvent chantés par R-wan et sa voix roque ou par le charismatique Laulo. Le spectacle est bien là et la foule a l’air comblé. Un concert qui aura duré près de 2h00 avec une énergie extraordinaire. Les incontournables des Hurlements ont mis le feu à l’espace Mitterrand devant un public en forme. Il ne me reste plus qu’à plagier l’auteur de leur biographie pour conclure en disant que « Louper un concert des Hurlements d’Léo reste une faute déconseillée par les spécialistes du défoulementdebonnehumeurmusicalépoétique aiguë ». A voir et à revoir. Très bonne organisation, très bon accueil, très bonne soirée, très bon son, très bon public, très bonne représentation.

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